La grande bleue, frontière d’acier ?

La grande bleue, frontière d’acier ?

La Méditerranéese pose comme point de ralliement des conflits. La puissance des peuples en son l’enjeux. Elle gît là, témoin des allées et venues, mais elle se révelle aussi comme fidèle gardienne de la sécurité occidentale contre un péril redoutable. Où en sommes-nous de cette mondialisation idéale ?

Bien après Egée, bien après Ulysse, au XX° siècle,la Méditerranée, petite mer du globe, se trouvait encore la scène de drames avec notamment la guerre du Golfe. Qui eut cru que le monde entier se trouverait un jour rassemblé dans ce petit espace clos et azuré ? La grande bleue a été le biais de « l’exportation de la guerre dans le Tiers-Monde à la guerre contre le Tiers-Monde ». L’exportation de la guerre pour l’importation de richesses matérielles ! Nous voici encore une fois plongés avec violence dans tout le mystère et les méandres du commerce international et n’oublions pas que cette fois-ci il y a pour intermédiairela Méditerranée.

Que n’a-t-elle vu passer sur ses flancs cette grande bleue ? Tout d’abord les colonisateurs, puis les colon chassés d’Afrique revenant en France, puis le pétrole à destination de l’Europe et enfin l’argent de cet « or-noir ». Ainsi elle fut l’instrument capital de la mondialisation permettant tour à tour guerres, échanges et conquêtes. Mais il est quelque chose cependant qui vient briser l’équilibre qu’elle aurait voulu établir. Comme toujours il y a un gagnant et un perdant et là il s’avère que le Nord est en quelques sortes le « moteur » du Sud. Chose naturelle me direz-vous puisque la mondialisation tend à aider les pays ! Cependant, si le Nord s’impose comme moteur, cela sous-entend que le Sud est mu donc plus faible…La Méditerranéene serait donc pas un axe de symétrie si parfait que cela ?

Cette mer se pose en frontière et il semblerait qu’elle soit précieuse. Encore une incohérence, pourquoi chérir un obstacle naturel à la parfaite communication entre les pays « L’Union européenne réagit pour fermer les brèches les plus dangereuses, face à des évolutions qui menacent directement les intérêts » . Mondialisation des richesses, rejet des faiblesses et des dangers. Accepter ce qui peut-être bénéfique, rejeter en bloc ce qui atténuerait la richesse occidentale et la parasiterait ! La mondialisation mérite-t-elle le nom de mondialisation, puisqu’elle rejette certains aspects du monde ?

Sources : Méditerranée. L’impossible mur. Bertrand Ravanel.L’Harmattan, Paris, 1995