Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mondialisation et régionalisation
mondialisation et régionalisation
Publicité
Archives
mondialisation et régionalisation
Visiteurs
Depuis la création 2 167
9 mai 2012

Bretagne, terre complexe !

               Un article paru dans le quotidien Le Monde au cours de l’été 2000, à propos du Festival interceltique de Lorient, assimilait la musique celtique, sous toutes ses formes, à une sorte de « revendication sonore dressée comme des remparts face à la mondialisation économique et culturelle . » D’où vient cette analyse, loin d’être isolée, selon laquelle culture bretonne (ou «celtique ») et mondialisation seraient antinomiques ?

gildas462d[1] http://site.voila.fr/bretonnes

Petite histoire de la mondialisation, Bretagne chauvine !

                                      À lire la presse ou à écouter les médias, on éprouve l’impression que la mondialisation constituerait une nouveauté absolue : un phénomène inédit dans l’histoire de l’humanité aurait ainsi surgi brutalement. Sa naissance serait facile à dater : elle remonterait à la chute du mur de Berlin, en 1989. En revanche, sa définition serait plus délicate à établir. Sans entrer dans le détail, la mondialisation consisterait en une extension au monde entier de phénomènes jusqu’alors confinés à l’intérieur des frontières étatiques et concernant des domaines aussi divers et imbriqués les uns dans les autres que l’économie, la culture et la technologie. Tout ceci paraît fort éloigné de la Bretagne. L’image des Bretons est, en effet, celle d’une population qui n’est ni innovante ni dynamique  mais isolée, chauvine et repliée sur elle-même.

carte1[1]http://bd-fle.wikispaces.com/Ast%C3%A9rix

Bretagne ouverte au monde !

                             Pays de bocage entouré de mer, la Bretagne constitue, vue de Paris au XIXe siècle, une sorte de cul-de-sac périphérique. Ceci explique, aux yeux de ses visiteurs d’alors, la curieuse arriération des habitants de la péninsule. Nul ne paraît à l’époque considérer que « cette mer qui l’entoure », loin d’isoler la Bretagne, lui ouvre l’accès au monde. Nul ne paraît, non plus, imaginer que la société bretonne invente des occasions de regroupement suffisamment nombreuses pour compenser, largement, les effets isolants de l’habitat dispersé. Or, c’est au XIXe siècle que les stéréotypes relatifs à la Bretagne se cristallisent et il en reste toujours quelque chose. Voyons, cependant, si l’histoire donne raison à ces clichés.

                         Malgré l’impression de nouveauté qui semble prévaloir aujourd’hui, l’humanité connaît, au cours des millénaires qui nous précèdent, de nombreuses phases de rapprochement entre les peuples, d’influences réciproques et d’échanges économiques, techniques et culturels, favorisés par des processus aussi divers que les civilisations antiques, les empires, les grandes invasions ou les religions. On peut voir dans ces grands moments de l’histoire de l’humanité une sorte de « pré-mondialisation ». Quant à la mondialisation proprement dite, elle ne date pas des années 1990.

                             Fernand Braudel a montré que le capitalisme commercial avait pris naissance dès le XVIe siècle, en mettant en relation les économies inégalement dotées des pays d’Europe et du monde. Ensuite, initiée par la Grande-Bretagne au XVIIIe siècle, la première révolution industrielle — celle de la vapeur, du charbon et du textile — instaure une mondialisation économique de fait. Puis, au XIXe siècle, poursuivant et amplifiant une politique coloniale antérieure, les grandes puissances capitalistes imposent leur domination politique, technologique et culturelle à l’immense majorité des sociétés africaines, asiatiques et latino-américaines. Elles désorganisent complètement les économies de ces pays et exploitent leurs ressources. C’est encore, à l’évidence, une forme de mondialisation. Comment la Bretagne vit-elle ces périodes historiques ?

Bretagne marine !

                            Marins réputés, les Bretons explorent, au fil des siècles, toutes les contrées du globe. Devenus français à la fin du XVe siècle, et disposant néanmoins, jusqu’aux années 1660, d’une large autonomie économique, ils participent énergiquement, aux XVIe et XVIIe siècles, à l’essor du capitalisme commercial, qui met en réseau, par le commerce au long cours, les marchés des différents pays du globe. En revanche, la Bretagne, qui sort affaiblie des guerres incessantes avec l’Angleterre, rate complètement le tournant de la révolution industrielle. Pourtant, même alors, les Bretons participent à l’une des prémices de la mondialisation, l’aventure coloniale française, avec son cortège de pillages et d’injustices ; ils le font, cependant, davantage comme soldats que comme colons.

AnticStore-Medium-Ref-2807[1] http://www.anticstore.com/marine-bretonne-2807P

                        Ainsi, la mondialisation contemporaine n’est-elle ni une nouveauté surgie ex-nihilo, ni un phénomène antinomique de la bretonnité. Les Bretons ont contribué tant à la « pré-mondialisation » qu’à deux des trois principales prémices de la mondialisation. Participent-ils également à la mondialisation actuelle ?

                            Les industries agroalimentaires bretonnes, qui constituent l’un des moteurs de l’économie de la péninsule, sont fortement intégrées à l’économie internationale. Cela les rend très sensibles à la conjoncture et aux variations des cours mondiaux. En revanche, d’une part, la Bretagne ne fournit que 2,4 % des exportations françaises et, d’autre part, les implantations et participations étrangères dans l’industrie bretonne sont faibles : la Bretagne ne se situe, à cet égard, qu’au treizième rang des régions françaises.

                            En matière de communication, de technologie et d’Internet, la Bretagne, sans se trouver en position exceptionnelle, n’est pas « hors jeu ». Elle se situe au sixième rang régional français pour la recherche publique et au cinquième rang pour la recherche privée et le nombre de brevets déposés. Les biotechnologies constituent l’un de ses domaines d’excellence et elle est le deuxième pôle de recherche français en matière de télécommunications. En outre, elle est la première région française à se doter d’un réseau à haut débit.

                               Enfin, sur le plan culturel, en Bretagne comme dans le reste du monde, « alors même que la communauté s’effondre, l’identité est inventée ». Ressentant une impression de nivellement culturel et de perte d’originalité, les Bretons se « bricolent » une identité qui mêle l’héritage culturel des générations précédentes à divers traits de la société contemporaine. Loin d’être victimes d’une uniformisation culturelle, ils produisent donc de la différence.

 Sources :http://hal.univ-brest.fr/docs/00/49/84/90/PDF/Les_Bretons_au_pays_des_merveilles.pdf

Publicité
Publicité
Commentaires
N
Personnellement je suis internationaliste et par conséquent opposé à la mondialisation qui vise à uniformiser et à imposer une gouvernance financière.<br /> <br /> Les peuples n'ont pas d'avenir dans cette vision du monde.<br /> <br /> L'internationalisme qui implique l'existence de nations et le mondialisme qui les nie sont conceptions qui ne sont pas compatibles. <br /> <br /> "L'internationalisme du futur sera basé sur la libre fédération de peuples libres" (James Connolly)
N
Personnellement je suis internationaliste et par conséquent opposé à la mondialisation qui vise à uniformiser et à imposer une gouvernance financière.<br /> <br /> Les peuples n'ont pas d'avenir dans cette vision du monde.<br /> <br /> L'internationalisme qui implique l'existence de nations et le mondialisme qui les nie sont conceptions qui ne sont pas compatibles. <br /> <br /> "L'internationalisme du futur sera basé sur la libre fédération de peuples libres" (James Connolly)
N
Personnellement je suis internationaliste et par conséquent opposé à la mondialisation qui vise à uniformiser et à imposer une gouvernance financière.<br /> <br /> Les peuples n'ont pas d'avenir dans cette vision du monde.<br /> <br /> L'internationalisme qui implique l'existence de nations et le mondialisme qui les nie sont conceptions qui ne sont pas compatibles. <br /> <br /> "L'internationalisme du futur sera basé sur la libre fédération de peuples libres" (James Connolly)
Publicité